Il fallait, alors, des autorisations de son propre pays pour envisager d'en sortir et se rendre à l'étranger. Les populations de ce qu'était "le bloc soviétique" ne disposaient pas de leur passeport. Celui-ci n'était accordé que pour de brèves périodes, sous conditions dont l'une d'entre elles était les délais entre la demande et son éventuelle confirmation. Si le passeport était accordé (ce qui n'était pas fréquent), les mêmes méandres reprenaient pour ne recevoir qu'un visa vers une seule destination. Ensuite, depuis cette destination on ne pouvait espérer voyager ailleurs, qu'en faisant de nouvelles démarches auprès de chaque ambassade de chaque pays. Ces visas, dépendaient chaque fois d'autres questionnaires, délais et complications de la guerre froide. Sans compter que si le passeport n'était pas déposé au "Bureau Des Passeports" de son propre pays dans les trois jours de la date "accordée" il était alors confisqué. C'est à cela que Roman Opalka répondait en 1972, en n'interrompant pas son oeuvre lorsque ses voyages dépendaient directement des pays socialistes. Il terminait toujours le "Détail", une peinture en cours, bien avant un éventuel voyage, et continuait à inscrire la suite des nombres à l'encre noire, sur papier à lettre ordinaire, de format A4. | ||||